Petit déjeuner gratuit

Mardi 16 mars a été annoncé le lancement d’un nouveau dispositif : la gratuité des petits déjeuners dans les écoles. Cette mesure s’inscrit dans la continuité du plan pauvreté lancé en 2018 par le Président de la République. Ainsi, ce mardi 16 mars, Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé, Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation, Nathalie Elimas, Secrétaire d’État à l’éducation prioritaire, et Adrien Taquet, Secrétaire d’État en charge de la protection de l’enfance, se sont rendus à l’École Ferdinand Buisson à Villiers-le-Bel.

La secrétaire d'État chargée de l'éducation prioritaire, Nathalie Elimas, a présenté les  nouvelles ambitions de ce dispositif : « S’il était auparavant question de distribuer un ou deux petits déjeuners, nous souhaitons, là encore, pour répondre à cette crise, pouvoir en distribuer tous les jours si le besoin s'en fait sentir ». Ce dispositif se situe au coeur de l’action de son Secrétariat qui oeuvre quotidiennement pour l’égalité des chances.

Des difficultés pour les familles accentuées par la crise 

Alors qu’avant la crise sanitaire, nombre de familles rencontraient déjà des difficultés financières importantes, la crise a signé pour certaines d’entre elles le dernier acte de leur basculement dans la précarité. 

En effet, le nombre d’enfants qui partent le ventre vide à l’école est en augmentation depuis cinq ans : 

  • 25% des 3-11 ans ne prennent pas de petit-déjeuner tous les matins. Les populations les plus touchées sont les populations défavorisées. 
  • Dans le cadre scolaire, ce sont en moyenne 3.4 élèves par classe qui arrivent à l’école sans avoir pris de petit déjeuner, et 5.2 dans les classes en zones d’enseignement prioritaire. En d’autres termes, 13% des élèves scolarisés en Rep et Rep+ ne travaillent pas dans de bonnes conditions d’apprentissages. 

Les inégalités alimentaires conduisent aux inégalités dans l’apprentissage

Le plan national nutritionnel santé estime que le petit déjeuner représente 20 à 25% des apports énergétiques d’une journée. L’étude du Crédoc, elle, estime que 82% des enfants qui ne prennent pas de petit-déjeuner sont fatigués, 83% manquent de concentration et 61% participent moins aux cours. C’est indéniable, les inégalités alimentaires conduisent aux inégalités dans l’apprentissage. 

Les valeurs d’égalité défendues par l’École Républicaine ne doivent pas se limiter à une simple devise : l’école agit quotidiennement en faveur de l’égalité des chances  et, dans le cas présent, nous mettons à sa disposition des moyens efficaces afin qu’elle puisse lutter durablement contre les inégalités alimentaires chez les plus jeunes. 

Depuis 2018, l’école Ferdinand Buisson à Viliers-le-Bel bénéficie de ce dispositif, et les enseignants sont unanimes : les petits déjeuners gratuits permettent une meilleure concentration et donc, de meilleures conditions d’apprentissage. Entre 2019 et 2020, ce sont 153 000 élèves qui ont bénéficié de la distribution de petits déjeuners gratuits - freinée par la crise sanitaire. 

Les élus locaux et les collectivités territoriales sont associés au dispositif 

La volonté du gouvernement d’élargir le dispositif se traduit par la mise en place d’un nouvel indicateur : l’IPS (indicateur de positionnement social), qui permettra d’identifier les futurs établissements bénéficiaires du dispositif. 

Auparavant, seules les écoles volontaires situées dans les réseaux d’éducation prioritaires (REP) étaient concernées par la mesure. Désormais, les écoles qui ne se situent pas dans ces zones, mais qui accueillent des publics socialement fragiles, pourront elles aussi distribuer des petits déjeuners gratuits. 

En outre, ce sont tous les élèves, du CP au CM2, qui bénéficieront de la distribution de petits-déjeuners gratuits, à hauteur d’un ou deux petits déjeuners par semaine et jusqu’à une distribution quotidienne si besoin. 

Les élus seront associés à la mise en oeuvre du dispositif, lui-même accompagné d’un budget de 12 millions d’euros par an - et qui pourra évoluer jusqu’à 46 millions d’euros selon la demande des collectivités.

Outre le partenariat avec la municipalité, d’autres acteurs pourront être associés pour renforcer l’encadrement et la mise en ouvre du dispositif : services civiques, associations d’étudiants, épiceries sociales, CCAS, ARS, DRAAF, etc. 

Également, des solution financières sont envisagées dans le cafre de la Dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) pour l’achat de réfrigérateurs ou de matériels spécifiques. 

Le gouvernement s’assurera de la bonne coordination entre l’ensemble des acteurs concernés afin d’éviter toute contrainte logistique. 

Une fois les mesures sanitaires levées, les familles seront elles aussi invitées à participer à ce moment de solidarité et de convivialité, et pourront donc entrer à nouveau dans les écoles de leurs enfants. 

Article précédent Le Contrat d’Engagement Jeune : un dispositif d’insertion vers l’emploi
Article suivant COVID-19, le vrai du faux