Le Contrat d’Engagement Jeune : un dispositif d’insertion vers l’emploi

Le constat est dramatique et sans appel : aujourd’hui, 100 000 jeunes de moins de 26 ans sont en situation de précarité, éloignés d’une formation professionnelle, sans emploi, ou sans diplômes.

Les jeunes de moins de 26 ans sont la catégorie de la population la plus exposée à la précarité́ et la plus touchée par le chômage. En témoigne le taux de jeunes sans emplois qui est de 15,9%, contre 7,4% pour le reste de la population. Ce chiffre illustre une triste réalité : les emplois pourvus par les jeunes les plus précaires sont le plus souvent des « boulots alimentaires ». Ces jeunes se retrouvent dans une situation où ils sont fréquemment embauchés avec des contrats à durée déterminée conclus avec l’employeur. Il arrive que ces employeurs soient influencés par des préjugés comme par exemple l’idée qu’il s’agit de jeunes sans motivation, ni projets, ou de décrocheurs scolaires ayant baissé les bras. Ainsi, si les entreprises peuvent être prudentes à l’embauche des jeunes, ces préjugés touchent surtout la jeunesse et peuvent contribuer à la maintenir  éloignée de l’emploi : les jeunes et les entreprises ont donc réellement besoin d’être accompagnés.


C’est pour cette raison qu’un dispositif a été mis en place en juillet 2020 : la Garantie jeunes d’abord, devenu Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) ensuite, le 1er mars dernier. En effet, pour faire face à la demande et aux besoins exprimés, le Gouvernement a souhaité approfondir ce dispositif, dans la durée, par l’accompagnement de milliers de jeunes en créant des actions concrètes, comme des stages en entreprise.


Mis en œuvre par les missions locales ou Pôle Emploi, l’objectif du CEJ est clair et s’inscrit dans la continuité du plan « 1 jeune 1 solution », à savoir aider l’insertion professionnel des jeunes et notamment accompagner des jeunes (qui ne sont pas étudiants, ne suivent pas une formation et présentent des difficultés d’accès à un travail durable) de la construction d’un projet professionnel à l’emploi. Les missions locales représentent un intérêt tout particulier puisqu’elles bénéficient d’un large réseau d’acteurs locaux : des entreprises aux associations d’une part. D’autre part, elles permettent aux jeunes d’avoir accès à la bonne information (contact d’accompagnateur, identification des secteurs d’activités pouvant recruter), très utile quand il s’agit de se réorienter.


La signature d’un contrat d’engagement jeune entre un jeune adulte et une mission locale par exemple, ouvre le droit à un parcours personnalisé qui peut durer entre 6 et 12 mois, avec au minimum 15 à 20 heures d’activités par semaine. Ces activités recoupent des actions individuelles – par exemple des immersions professionnels ou des stages –, des actions collectives – comme des formations en groupe pour la prise de confiance –, ou en autonomie encadrée, comme l’aide à la préparation de CV.


De plus, selon les besoins de chaque jeune engagé dans un CEJ, il peut par exemple être accompagné par :

  • Un suivi intensif spécifique, comme par exemple au sein d’une école de la 2e Chance, qui permet d’accompagner des jeunes en décrochage scolaire, vers un projet d’insertion professionnel ou social ; notamment avec une remise à niveau des savoirs élémentaires, comme en français, en mathématique ou en informatique.
  • Une formation, comme la « prépa-apprentissage », qui vise une forte employabilité pour faciliter la signature d’un contrat d’apprentissage.
  • Une mission d’utilité, en s’engageant dans un service civique, pour exercer une mission d’intérêt général dans un domaine reconnus prioritaires pour la Nation (citoyenneté, solidarité, environnement).

Enfin, le Contrat d’Engagement Jeune inclut une allocation forfaitaire mensuelle, allant jusqu’à 497,50 € afin d’aider le jeune à se projeter et de sécuriser son quotidien (logement, transport…). Cette allocation est perçue sous condition de revenus, d’assiduités aux rendez-vous, et d’acceptation des offres pour des jeunes sans ressources.

Le Contrat d’Engagement Jeune est donc une vraie boussole pour de nombreux jeunes en perte de repères, désarmés face à un monde du travail qui peut apparaître comme très complexe. C’est une opportunité unique pour en faire des professionnels compétents, pour se créer un réseau professionnel, pour valoriser son savoir-faire, (re)prendre confiance et être suffisamment armé pour accéder au monde de l’entreprise.

Par ce dispositif, l’État s’engage donc pleinement dans le regain et la valorisation de compétences chez des jeunes démotivés avec un fort potentiel. Il n’y a pas de fatalité, seul compte la motivation, et l’envie de se dépasser pour construire son avenir !

 


Liens utiles :

Site du dispositif garantie jeune : travail-emploi.gouv.fr/garantie-jeunes 

Le contrat d’engagement jeune :

https://travail-emploi.gouv.fr/emploi-et-insertion/mesures-jeunes/contrat-engagement-jeune/article/qu-est-ce-que-le-contrat-d-engagement-jeune-cej

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