Journée Internationale des Droits des Femmes

En 1977, l’ONU institue la journée de la femme. La France reconnait à son tour officiellement le 8 mars comme la journée internationale des droits de la femme en 1982 grâce à Yvette Roudy, ministre déléguée en charge des droits de la femme de l’époque. Ainsi, cette journée n’a pas pour seule ambition de rendre hommage aux combats passés, elle nous rappelle l’importance de la poursuite de la lutte contre les inégalités femmes-hommes.

La crise que nous traversons depuis un an a mis en évidence la part majoritaire de femmes dans les métiers aux avant-postes de la crise sanitaire. En effet, les femmes, qui par ailleurs sont les premières victimes de la précarité de l’emploi, représentent 83% dans les métiers d’aide aux personnes et métiers de la propreté, 67% dans l’enseignement, 48% dans le secteur de l’alimentaire, 73% parmi les médecins et personnels non médicaux à l’hôpital, et 88% dans les établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Aujourd’hui encore, les femmes sont trop souvent victimes de sexisme, d’agressions sexuelles ou encore de violences domestiques. Lors du premier confinement, du 17 mars au 12 mai 2020, les interventions des forces de l’ordre à domicile dans la sphère familiale ont été en forte augmentation. En effet, en comparaison à l’année précédente, ce type d’intervention a augmenté de 42% en 2020, passant de 52 304 à 74 324. Également, les signalements de violences conjugales sur le numéro d’écoute d’information et d’orientation à destination des victimes de violences sexistes et sexuelles de la FNSF ont également triplé sur la période de mars. 

Également, dans la sphère privée, ce sont souvent les femmes qui sont en charge des tâches domestiques. Responsable de ce que la sociologue Monique Haircault appelle la charge mentale du foyer, les femmes assurent en moyenne 70% du travail familial et domestique. Par ailleurs, la crise sanitaire a fait exploser le poids la charge mentale chez les femmes. Le concept a également été repris dans une BD féministe signée par la blogueuse Emma « Un autre regard », publiée en 2017. À travers ses dessins, Emma illustre le concept et montre comment les femmes, en plus d’exécuter les tâches ménagères, se retrouvent à la place de manager et planificatrice du foyer. Le lien : https://emmaclit.com/2017/05/09/repartition-des-taches-hommes-femmes/

Dans le milieu du travail, et particulièrement dans le secteur privé, les femmes sont encore fortement pénalisées : elles gagnent près de 17% de moins que les hommes, à temps plein respectif. Ainsi, la mention « À travail de valeur égale, salaire égale » inscrite dans le code du travail en 1972 peine encore, près de cinquante année plus tard, à être respectée. De plus, en terme de volume, les femmes travaillent souvent à temps partiel et sont moins actives professionnellement : en tenant compte de ces facteurs, leur rémunération est presque inférieure de 30% à celle des hommes. Elles sont également très peu représentées au sein des comités exécutifs (20%). Un exemple révélateur : seul un groupe du CAC 40 a une femme à sa tête (Engie). En outre, certains secteurs professionnels restent trop masculins. C’est le cas des métiers du numérique et plus largement des filières scientifiques où les femmes sont très peu représentées. 

Récemment, le CSA Le CSA a alerté sur le problème de sous-représentation des femmes expertes à l’antenne pendant la crise sanitaire. En effet, bien que la part de femmes à l’antenne ait augmenté avant de se stabiliser depuis les deux dernières années (stagnant à 41%) , la part de femmes expertes, elle, a chuté de moitié de mars à mai 2020, passant de 38% à 20%. 

Néanmoins, le combat continue ! En 2021, nous devons faire plus, nous devons faire mieux.

Depuis son élection, le Président de la République Emmanuel Macron a fait de l’égalité femme-homme l’un des combat phare de son quinquennat, et de grandes mesures ont été adoptées en ce sens depuis 2017 : 

  • renforcement de l’arsenal législatif pour la lutte contre les inégalités femmes-hommes avec la loi Schiappa qui a permis : d’allonger le délai de la prescription de 20 à 30 ans pour les crimes sexuels commis sur mineurs, la création d’une nouvelle infraction « d’outrage sexiste » afin de condamner le harcèlement de rue, la punition des viols et agressions sexuelles commises  à l’encontre de mineurs de 15 ans ; 
  • cinquante grandes mesures ont été adoptées afin de combattre les violences faites aux femmes parmi lesquelles : la création du dispositif bracelet anti-rapprochement, la mise en place d’une procédure accélérée pour l’obtention d’une ordonnance de protection, la levée du secret médical en cas de danger immédiat pour les victimes ; 
  • lutte contre les inégalités salariales avec l’Index égalité professionnelle et avec la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel : prévoit l’obligation de désigner un référent en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes ; 
  • plusieurs mesures ont été prises dans le but de rendre plus aisée la conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle avec l’allongement du congé paternité à un mois, la facilitation de l’accès à un mode individuel de garde, le développement des crèches à vocation d’insertion professionnelle ; 
  • réduction de la précarité entre les hommes et les femmes grâce à la réforme du versement des pensions alimentaires : permet de prélever directement les pensions sur le compte de ceux qui ne les paient pas ; 
  • lutte contre la précarité menstruelle avec notamment la distribution de protections menstruelles dans les campus dès la rentrée prochaine. 

Et d’autres mesures continueront d’être prises jusqu’à la fin du quinquennat ! 

En cette journée du 8 mars, j’ai une pensée pour les femmes de ma circonscription et une pensée toute particulière pour ma collègue et très chère amie Nathalie Elimas. Aujourd’hui Secrétaire d’État chargée de l’éducation prioritaire, elle oeuvre pour l’égalité femme-homme depuis le début de son mandat parlementaire. Ainsi, en cette journée si spéciale, nous nous sommes rendus ce lundi au lycée Gustave Monod à Enghien-les-Bains afin d’échanger avec les lycéens sur l’égalité femmes-hommes. Des échanges riches avec une jeunesses épatante, pertinente, et forte de propositions pour que cette notion d’Égalité puisse toujours évoluer. Par ailleurs, je suis convaincu que l’éducation doit être au coeur de notre combat : elle permet de lutter de manière efficace et durable contre les inégalités. Nous devons sensibiliser les enfants dès leur plus jeune âge à cette problématique dans les écoles, les collèges et les lycées. 

Cette journée du 8 mars est aussi l’occasion de rendre hommage à quatre femmes qui ont marqué l’histoire du Val-d’Oise. 

  • Edith Warthon, dont l’histoire et les combats sont en grande partie liés à Saint-Brice-sous-Forêt (1862-1937)

Romancière, nouvelliste, poétesse, essayiste américaine, Edith Warthon est la première femme à avoir obtenue le prix Pulitzer du roman. Ses oeuvres les plus célèbres sont : Chez les heures du monde (1905), Les beaux Mariages (1913), Le Temps de l’innocence (1920). 

Edith Wharton s’est rendue sept fois au front entre 1914 et 1916. Ses écrits reflètent son esprit d’indépendance. Lors de la Première Guerre mondiale, l’écrivaine est venue en aide aux réfugiés belges et flamands, et a notamment soutenu l’action du Foyer franco-belge, tout en conservant son engagement pour son pays, à travers un soutien sans faille pour ce dernier lors du conflit.

Aussi, son implication a pris forme dans le département du Val-d’Oise, au coeur de la ville de Saint-Brice sous Forêt, avec la découverte de la villa de Saint-Brice dans lequel elle établit un sanatorium militaire. 

Le pavillon Colombe de Saint-Brice Sous Forêt a accueilli dans ses murs de grands noms de l’époque, comme André Gide, Scott Fitzgerald, Anna de Noailles… C’est aussi en son sein qu’Edith Warthon a écrit Le temps de l’innocence, et Un fils sur le front en 1923. 

  • La Princesse Mathilde, femme de lettres bienfaitrice de la ville de Saint-Gratien (1820-1904)

Mathilde Létizia Wilhelmine Bonaparte, plus connue sous le nom de Princesse Mathilde, est la nièce de Napoléon Ier, et la cousine de Napoléon III. Femme de lettres, elle tenait un salon littéraire fréquenté par les grands noms de son époque comme Flaubert ou encore les frères Goncourt. 

La princesse Mathilde a participé activement à la reconstruction de l’église, à la création de la première école publique et à l’installation se l’éclairage public dans la ville de Saint-Gratien. Grâce à cette femme ambitieuse, la cité a connu un grand essor. 

1853 marque l’installation définitive de la princesse Mathilde au Château Neuf, construit par le Compte Luçay. 

En 1856, elle devient propriétaire du Château Catinat qu’elle transforme en maison d’hôtes afin d’y inviter ses plus proches amis. 

  • Catherine Goujart-Delambre, Présidente de l’association Mon âme Soeur qui vient en aide aux victimes de violences conjugales dans le Val-d’Oise

Catherine a ainsi créé un réseau d’Âmes Soeurs, où des victimes reconstruites tendent la main aux nouvelles victimes. L’association lutte contre les violences conjugales depuis six ans et demi. Son nom, Mon âme soeur, est le nom que la meilleure amie de Catherine lui a donné, après que cette cette dernière lui ait sauvé la vie en la sortant des violences conjugales. 

  • Annick, Présidente de la Cité de l’Avenir

Ancienne chef d'entreprise à la retraite, Annick a suivi un cursus qu’elle qualifie d’atypique. Après avoir suivi une formation d’architecte d’intérieur à l’École Nationale Supérieure des arts décoratifs (ENSAD), elle est très tôt démarchée par de grands couturiers. Ainsi, en 1971, elle monte une entreprise de 35 personnes, avec deux services : l’architecture d’intérieur, et la mode. 

La Cité de l’Avenir est née suite à un accident grave. Annick, contrainte de vendre son entreprise, s’est retrouvée démunie. De là est née l’idée d’une association pour soutenir les jeunes dans leur recherche d’emploi, de formation, d’alternance, de stage. En 2013, son premier test avec six jeunes est un succès !

Actuellement, deux de ses réalisations sont entrées au musée des arts décoratifs de Paris. 

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